Quel est le rôle et le fonctionnement du FAP ?

Le filtre à particules (FAP sur diesel, GPF sur de nombreux moteurs essence à injection directe) piège la suie issue de la combustion, avant qu’elle ne soit rejetée dans l’air. Les particules fines (PM₂.₅/PM₁₀) sont un enjeu majeur de santé publique ; l’OMS et l’IARC classent les gaz d’échappement diesel comme cancérogènes avérés (groupe 1). Réduire ces émissions protège contre des maladies cardio-respiratoires et des cancers. 

 

Côté réglementation, les normes Euro ont progressivement imposé des seuils très stricts, dont une limite de nombre de particules (PN) de 6×10¹¹ particules/km (mesurées >23 nm) étendue aux essences à injection directe à partir d’Euro 6c, d’où la généralisation des GPF sur ces moteurs. 

 

À retenir : supprimer ou neutraliser un dispositif antipollution (FAP/GPF, catalyseur, SCR/AdBlue) est illégal en France (art. L.318-3 du Code de la route) et passible jusqu’à 7 500 € d’amende + immobilisation/remise en conformité.

Un FAP est un bloc en céramique (alvéoles “wall-flow”) placé sur la ligne d’échappement. Il retient la suie puis se “nettoie” en la brûlant lors de phases dites régénérations : 

• Régénération passive : quand l’échappement est naturellement chaud (trajet soutenu, autoroute), la suie s’oxyde sans action particulière. 

• Régénération active : le calculateur élève la température (adaptation d’injection/allumage) pour atteindre ~550–650 °C dans le FAP et brûler la suie. 

• Systèmes “additivés” (PSA, etc.) : un additif (cérine/Eolys) abaisse la température d’oxydation, ce qui facilite la régénération lors des usages urbains. Le réservoir d’additif se recharge généralement vers 80 000–120 000 km (variable selon modèle). 

 

Des capteurs clés pilotent et surveillent le système : pression différentielle (amont/aval FAP) pour estimer le taux de charge, et sondes de température pour sécuriser/valider la régénération. Un delta-P élevé = filtre chargé → régénération ou nettoyage. 

 

Important : même après des régénérations réussies, il reste des cendres incombustibles (huile/ajouts métalliques) qui s’accumulent progressivement, d’où un nettoyage en atelier ou, à terme, un remplacement du FAP.

Symptômes d’un FAP qui se charge 

 

• Voyant FAP allumé/clignotant, message “risque colmatage”. 

• Perte de puissance, mode dégradé, surconsommation. 

• Régénérations très fréquentes, odeur/chaleur inhabituelle (post-combustion). 

 

Causes : trajets courts répétés, usage exclusivement urbain (pas assez de température), capteur défectueux, additif FAP bas (sur systèmes additivés), huile non conforme (cendres), vanne EGR encrassée contribuant à la suie. 

 

Que faire selon la gravité ? 

 

1. Voyant récent / charge modérée 

– Faites un trajet continu (autoroute/voie rapide) 20–30 min à régime stable (2 500–3 000 tr/min sur diesel manuel typique) pour favoriser une régénération complète. 

2. Voyant persistant / régénérations qui échouent 

– Diagnostic OBD : lire le % de charge suie/masse cendres, contrôler capteur de pression différentielle et sondes T°. Corriger d’abord le capteur si défaillant. 

– Système additivé : contrôler et recharger la cérine si nécessaire (souvent ~120 000 km, vérifier carnet). 

3. Colmatage avancé 

– Nettoyage FAP en atelier (chimique/thermique/banque de nettoyage) : ~200 à 600 € selon méthode, état et temps d’immobilisation (de 2 h à 1 journée). 

– Remplacement du FAP si saturation cendres trop élevée ou monolithe endommagé. 

 

Combien ça coûte 

• Recharge additif FAP (cérine/Eolys) : à partir de ~150 € (produit + MO, selon volume). 

• Nettoyage FAP : ~200–600 €. 

• Remplacement FAP : pièce souvent 200–800 € + main-d’œuvre (très variable selon architecture). 

Le contrôle technique mesure notamment l’opacité des fumées sur diesel (moyenne de plusieurs accélérations) ; un FAP absent/défaillant ou une opacité anormale peut entraîner contre-visite. 

 

Aujourd'hui, il n'y a pas de nouveau durcissement spécifique “FAP” annoncé au plan réglementaire, mais les centres de CT se dotent d’outils plus fins pour détecter les modifications illicites.

Depuis Euro 6c, nombre de moteurs essence à injection directe intègrent un GPF. Le principe est similaire (piège à particules + régénération, souvent plus “passive” à l’essence). 

 

L’objectif : respecter la limite PN de 6×10¹¹ #/km sur l’essence DI, comme sur le diesel.  

 

Entretien : privilégier des huiles Low-SAPS et des conduites permettant des températures d’échappement suffisantes.

  

Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur notre prestation Changement du FAP :